6- LA PLACE ROUGE

 

Nous y voilà !!! C'est vraiment tout un monde. La vie s'y est accumulée depuis des siècles et tous les potentats russes ont voulu y laisser leur trace.
Rouge pourquoi ?
C'est le Prince Ivan III qui, après un incendie, rasa les maisons de bois encore agglutinées au pied des murailles du Kremlin. Les pierres les meilleures et les plus proches étaient en granit rouge. Elles furent réemployées pour les constructions palatiales au fur et à mesure des ans et des princes. La place fut nommée en russe "krasnaia", qui a 2 sens : belle et rouge. D'où  "la Belle place" mais aussi "la place Rouge", nom qui lui est resté. Pour nous, difficile de s'y reconnaître, car des églises ou des palais ont été incrustés entre d'autres déjà existants. En sus, tout a été baptisé et rebaptisé au cours des siècles, et il n'est pas rare de trouver plusieurs noms pour un seul monument.
Le Kremlin, (traduisez la forteresse à l'intérieur de la ville : donc il y en a dans toutes les agglomérations). Il a été fondé dès 1156 sur la "colline des pins", élévation notable dans ce paysage désespérément plat... L'autre élévation étant "le mont des moineaux", culminant à ...70m !!! . Il fut fortifié par un rempart de palissades de bois, puis par un mur de briques dont il reste des tours.
La Porte de la Résurrectionest la seule encore visibles de nos jours.
On y accède par le quartier de Kitaï Gorod, qui est une ville médiévale en grande partie reconstruite. Les murailles furent érigées 1536, hautes, épaisses de 6 mètres, avec treize tours et six portes. La dernière tour fut détruite en 1930. Kitaï-Gorod est maintenant un quartier d'affaires où alternent églises, synagogue et imprimerie juive du 17èmesiècle.
Il est séparé du Kremlin par la place Rouge. On se repère à   La Cathédrale ND de Kazan : Créée en bois, en 1625, "modernisée" plusieurs fois aux 18ème et 19ème siècles, détruite pour des "raisons idéologiques" en 1936, reconstruite en 1990 par la ville de Moscou en plus pur style 18ème....
-Le musée national d'histoire, fut le "magasin médicinal principal" construit sur ordre de Pierre le Grand dans le style baroque moscovite, maintenant restauré et devant lequel s'élève encore la statue du Maréchal Joukov vainqueur à Stalingrad en 1944. Ce.
- "Le mausolée de Lénine évoquerait une pyramide" en granite rouge, labrador et porphyre. Massif.
- le Goum, acronyme de "Magasin principal universel" en russe fut le premier centre commercial du monde et il le resta longtemps. Il occupe le côté de la place sur plus de 250 m. Edifié en 1894 par un groupe de marchands, et construit non pas en brique mais en marbre et granite. Avec son immense et large verrière, ses longues galeries (2,5 km), ses mezzanines, ses passerelles, son décor et ses activités, c'est une ville dans la ville. Nationalisé par Staline qui y  installa des bureaux, puis le retransforma en vitrine commerciale où les étrangers et l'intelligentzia russes trouvaient tout ce qui était introuvable ailleurs... On y voit maintenant surtout des magasins occidentaux de grand luxe, dont beaucoup de français, parmi les 200 boutiques existantes.
Aux murs de ce temple du bolchevisme qu'est le Kremlin et sa place Rouge, on vient de restaurer des mosaïques religieuses devant lesquelles il n'est pas rare de voir les croyants s'arrêter de nouveau pour un simple salut ou une oraison...
La Cathédrale de Basile le Bienheureux aux bulbes multicolores, fut édifiée en 1551, par Ivan le Terrible pour commémorer sa victoire sur les Tatars et la prise de Kazan. Cette exultation de la victoire d'Ivan le Terrible telle que nous la voyons aujourd'hui se traduisit en 1680 par la variété des bulbes dans leurs couleurs, leurs formes, leurs matériaux, et par un plan très complexe. En 1918 les biens furent confisqués, toutes les cloches refondues et le doyen de l'église fusillé, pour avoir osé prtester. Devenue musée, on proposa de la démolir pour faciliter la circulation automobile sur la place Rouge... C'est aujourd'hui le symbole de l'architecture traditionnelle russe.
En ville, de l'époque stalinienne, il reste en fin de compte peu de choses sur le plan architectural. Si, bien sûr, quelques constructions massives, typiques de cet esprit grandiloquent, comme Hôtel Ukraina, les sièges du Parti de Moscou ou de Saint-Petersbourg, la sinistre Loubianka, et autres. Leur construction devait affirmer la puissance du Parti. Donc il fallait qu'elle fût imposante, qu'on la voie. Philosophie différente de celle des USA où on  construisit des gratte-ciel d'une grande hauteur pour économiser les mètres carrés au sol et les rentabiliser au maximum...
Beaucoup de statues de Staline ont été mises, souvent à la casse, parfois dans des parcs. Lénine a été         moins détruit. Pour nous, occidentaux, pas toujours facile  à identifier. Est-ce lui, ce grand chef avec un oiseau posé sur la casquette ? Nombreux sont les portraits de Staline en vente au marché aux Puces. La perestroïka a passé par là.... Il n'est pas rare de rencontrer en zone touristique de pseudos Staline ou Poutine. Pour les touristes insoucieux et sans mémoire, il en coûte quelques euros la photo. Pour les Russes c'est un gagne-pain...
Il y a quand même des nostalgiques du "Petit Père du Peuple", qui manifestent encore. Quant à ceux qui furent "aux bonnes places aux bons moments" ils sont riches, et étalent leur argent pas toujours propre en et hors de Russie...
Tous les Russes avec qui nous avons parlé, se sentent un peu plus libres, respirent mieux depuis la Perestroïka, même si leur économie nationale n'est pas florissante pour la plupart d'entre eux. Et leur train de vie. Il y a tous les petits, à qui un seul métier et donc un seul salaire mensuel ne suffit pas. Il faut savoir que seul le métier "officiel" pratiqué compte pour les retraites et pour les impôts. Tout travail autre est, officiellement, "au noir". Donc ne compte ni pour la retraite ni les impôts, ni la santé, etc.... C'est pour cela que beaucoup de russes qui n'ont eu qu'un seul métier, en pratiquent maintenant deux ou trois divers...         

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