17- ST PETERSBOURG |
Sa création - St Pierre et St Paul - place devant l'Ermitage -
St Sauveur - ND de Kazan -
Capitale
de l'Empire russe de 1712 jusqu'en mars 1917, deuxième port russe sur
la mer Baltique, Saint-Pétersbourg a conservé des 16ème, 17ème et
18ème siècles un ensemble architectural unique qui en fait une
des plus belles villes d'Europe. Sa beauté, allié2e à l'existence de
nombreux canaux, lui a valu le surnom de "Venise du Nord".
Les premières colonies slaves sont connues depuis le 11ème s. sur
ces terres âprement disputées entre la Suède et la Russie, jusqu'à leur
conquête au 17ème siècle par Pierre-le-Grand : Situées à l'embouchure
de la Neva (1),
elles offraient à la Russie un accès à la mer Baltique, le plus souvent
libre des glaces. L'empereur décida d'y créer un port maritime, bien
relié au reseau fluvial de la Russie. Pour en défendre l'accès, il
installa sur l'une des 42 îles de la baie une forteresse (2) qui illustra dès la fondation de la nouvelle ville (1703), sa fonction d'abord militaire.
Le principal édifice de la forteresse Pierre et Paul est la cathédrale des Saints Pierre et Paul. (3-4-5 )
L'intérieur est pensé comme une salle de parade, où se mêlent
différentes traditions des architectures cultuelles anciennes,
européennes et russes : par exemple une iconostase magnifique, de règle
en église orthodoxe, dans le même vaisseau qu'une chaire de prêche
typiquement catholique... ( 6-7-8-9-10 )
L'iconostase est un arc de triomphe, symbolisant des victoires russes dans la guerre du Nord.( 11-13-14-15-16-17 )
À la chaire, les apôtres dédicataires, les 4 Évangélistes.
C'est une cathédrale impériale, et les Empereurs russes y sont tous
inhumés sous des sarcophages de marbre blanc, sauf Alexandre II et son
épouse, qui le sont sous des blocs de jaspe exécutés par les ouvriers
des mines ouraliennes, en reconnaissance de l'abolition du servage.
Les restes du dernier empereur de Russie Nicolas II et des membres de
sa famille, tous assassinés à Ekaterinbourg en 1918, furent déposés ici
en 1998 ... ( 18-19 )
L'édification de la ville construite sur pilotis, releva du défi
: Les premiers bâtiments furent en bois, très vite refaits en pierre,
matériau rare dans ce secteur marécageux... D'où l'interdiction de
construire en pierre dans le reste de toute la Russie, et apport
obligatoire pour chaque transport fluvial d'une quantité déterminée de
pierres. Dans le même temps les notables et riches commerçants du pays
reçurent la "consigne" de faire construire un palais dans la nouvelle
ville, selon des règles précises.( 20 à 30 )
"Ceci ponctionna les ressources de la Russie (dans la tradition
autocratique des tsars), sans ménager le sang de son peuple : au total,
furent enrôlés de force pour édifier la ville, environ 150.000 serfs ou
ouvriers, dont la plupart périt dans les marécages".
Selon le souhait du tsar, par son urbanisme résolument moderne et son
esthétique d'origine étrangère, surtout française, Saint-Pétersbourg
devait permettre "à la Russie d’ouvrir une fenêtre sur l'Europe" et
contribuer à la hisser au rang de grande puissance européenne. Nommée
capitale officielle de la Russie par Pierre-le-grand, qui y transféra
son gouvernement, elle perdit ce statut avec l'avènement de Pierre II.(
31 à 44 )
Mais avec Catherine II ce fut l'âge d'or : les palais s'élevèrent
nombreux dans la ville. Falconnet sculpteur français, lui réalisa le
"cavalier de bronze" ( 45 ), Diderot et Voltaire vinrent la visiter.
Au 19ème s. les entreprises internationales construisirent des immeubles de magasins (ici Singer) très "Art-déco" ( 46-47 )car un énorme marché s'ouvrait en Russie pour l'Europe de l'Ouest.
Après la Bérézina, Alexandre Ier remodela la ville dans le style
Empire, et l'aménagea pour les défilés militaires. Dans le complexe de l'Ermitage,
la place semble conçue d'un seul trait. Sa remarquable unité provient
de son face-à-face entre l'édifice de l'État-Major général, (en
forme d'arc 50-51)
d'une sobriété toute classique", et comportant en son centre un double
arc de triomphe surmonté d'un quadrige romain et le palais d'Hiver,
( 53 à 56 )
d'une exubérance toute baroque.
Le centre de la place est occupé par la colonne d'Alexandre (57) haute de 47,50 mètres avec son ange. Elle pèse 600 tonnes ! On réquisitionna 3.000 soldats pour l'ériger !
Nous y étions le jour de la fête nationale de la "Souveraineté de la
Fédération de Russie". La place était décorée au sol de tableaux
confectionnés avec des fleurs, des graviers, etc. Et, surprise, le
visage reproduit est celui d'un tsar, (vraisemblablement Pierre Ier le
Grand (58-59), vers 1682). Après les cérémonies, chacun rapporte chez soi un souvenir de la journée...
Sous
le règne de Nicolas II, la ville fut le berceau des jours sanglants du
"décembre rouge" de 1905. Ensuite, Raspoutine, la hausse des
prix, la pauvreté, les défaites militaires, la famine, les grèves,
l'abdication du tsar, tout cela acheva de discréditer le tsar, et
aida la montée en puissance de Lénine et de Trotski. Cela prépara aussi
la prise du pouvoir par l'insurrection armée laquelle ramena le
gouvernement à Moscou.
Depuis sa fondation jusqu'au début du
20èmesiècle, Saint-Pétersbourg a été le principal centre intellectuel,
scientifique, commercial, militaire et politique du pays.
Après 1918, la ville végéta, et fut presque rasée lors du dernier siège
allemand. Maintenant, elle a amorcé une reconquête par une formidable
mise en valeur de son patrimoine touristique.
Actuellement elle est la deuxième ville de Russie.
Le monument le plus visité est la cathédrale
"Saint-Sauveur-sur-le-Sang-versé". Son nom fait référence à
l'assassinat de l'empereur Alexandre II, ici en 1881 : lorsque la
calèche de l'empereur Alexandre passa près du canal (61),
une grenade lancée par un activiste explosa. L'empereur sortit de
la voiture pour porter secours aux blessés, lorsqu'un second engin
explosa, le blessant gravement. Transporté au Palais d'Hiver, il y
trépassa.
Le lieu de l'attentat devint sacré ; on le cerna de murs et d'une somptueuse grille "art nouveau".
On y éleva une église inspirée de St Basile de Moscou. C'est le plus éclatant exemple du style "néo-russe". ( 63 à 68)
L'extérieur comme l'intérieur est très chargé. Tout fut financé par la
famille impériale, aidée de nombreux mécènes. Rien ne manque sur ces
façades où on trouve des cercles, des ronds, des carrés, des triangles,
des clochetons, des "kokochniks" (ou encorbellements arrondis comme les
coiffes traditionnelles-69).
À la Révolution russe, la cathédrale fut pillée, fermée, transformée en
entrepôt. Il vient de falloir 27 années de travail pour la restaurer et
la rouvrir au public...
Une autre église accroche le regard,
la cathédrale Notre-Dame-de-Kazan, dont les 96 colonnes extérieures en
hémicycle rappellent la Basilique Saint-Pierre de Rome est de style
"néo-classique. Construite à l'emplacement d'une église du 18ème siècle
dédiée à la Nativité de la Vierge, la cathédrale devint le mémorial de
la guerre contre les Français et celui des généraux victorieux. ( 70 à 73)
En 1932 sous le régime communiste, elle fut transformée en un "musée de l'athéisme" (!!!).
Elle fut rendue au culte en 2001.