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16- KIZHI  : LES grandes églises

 

"Les forêts de la Russie septentrionales, entre le lac Ladoga et la mer Blanche, étaient jadis ponctuées d'églises en rondins(0).
De nos jours, seules quelques unes ont traversé les âges ; les plus remarquables ont été ramenées sur la petite île de Kizhi, (5,5 km par 1,4 km) l’une des 1.400 îles qui parsèment le lac carélien d'Onega. Elle a longtemps été considérée comme un lieu sacré.(1)
L'église de la Transfiguration (2), est le joyau de cet ensemble unique construite en 1714 en l'honneur des victoires de Pierre le Grand contre les Suédois. Ouvrage de charpente coiffé de 22 bulbes argentés formant une sorte de pyramide, elle est l'archétype de l'architecture en bois russe. Elle était le centre d'un "pogost", (cimetière clos doté d'une église paroissiale), silhouette pyramidale de 37 mètres de haut signalant la terre sacrée de très loin. La structure du bâtiment renforce cette vocation symbolique d'où qu'on la regarde.
"Ce schéma des coupoles intriquées (3) et la structure en rondins sont soulignés par les propriétés naturelles des différents types de bois : les murs sombres sont en rondins de pin ancien, gorgés de résine qui ont nécessité une coupe à la hache, seule méthode de coupe permettant d'obturer les pores du bois et qui contrastent avec l'argent brillant des coupoles, couvertes de plus de 30.000 bardeaux de tremble, taillés en triangles dentelés et incurvés, fermement fixés sur la charpente de la coupole. Pour assembler cette église, aucun clou n'a été utilisé, uniquement des chevilles en bois. En plus, le plan de cette superstructure a fourni un système efficace de ventilation afin de préserver le bâtiment du délabrement. Mais cette architecture unique occasionne quelques problèmes de conservation : l'humidité ambiante et la rigueur des hivers détériorant l'édifice qu'il n'est malheureusement pas possible de chauffer, car trop de risques d'incendie."
L'église de l'Intercession (  4-5-6-7-8  )de la Mère de Dieu (1764) était une église d'hiver. Les bulbes lui font comme une fine couronne. Pour beaucoup, ses icônes originales ont disparu de l'iconostase, mais on en a incorporé d'autres de la région. Au centre se trouve la "porte royale" qui mène à l'autel. Au-dessus se trouve le registre des fêtes des jours saints de l'Eglise. Un campanile octogonal (9) au toit pointu situé entre les deux églises construit à la fin du 18ème siècle complète l'ensemble de l'enclos, cerné par un muret de rondins horizontaux sur chant de pierre