CALVI

La rive maritime de la côte dans le golfe de Calvi fut occupée dès l'époque préhistorique. Bien plus tard, le géographe alexandrin Ptolémée (90-168) désigna Calvi comme " le port le plus célèbre de l'île". Mille quatre cents ans après, au 16ème siècle, Gênes étant vainqueur de Pise, Calvi fut cerné de murailles pour la protéger d'éventuelles attaques. Elle devint une des principales places de Corse. On y prétend même que Christophe Colomb y naquit !

À l'intérieur de la citadelle, (dénommée aussi Ville-Haute), ruelles étroites et bâtiments religieux sont nombreux.

Avec l'Empire romain, la paix favorisa les échanges entre les cités maritimes. Abri pour les flottes marchandes, Calvi devint aussi une base stratégique. C'est le type le plus achevé des appareils génois de fortification : de grandes tours cylindriques entourées de courtines, accrochées au rocher ; rien ne manque à ce chef-d'œuvre de rigidité militaire d'une ordonnance si sobre..

La cathédrale Saint Jean-Baptiste, la plus vaste église paroissiale de Corse, se dresse au-dessus de Terra-Vecchia (la Ville-Basse) et surplombe le Vieux Port de Bastia. Transformée au 17èmes, baroque, elle possède un riche mobilier : décoration de marbres précieux et colorés du maître-autel, magnifique chaire de chêne sculpté, devant d'autels entièrement brodés à la main, tableaux… etc.

Sur un mur tout simple, un portail. Celui de l'Oratoire Saint Antoine l'Abbé. Le surmonte un linteau du 15ème s. en ardoise venant d'une ancienne chapelle, Il fut construit par la Confrérie dédiée à ce saint homme. Rien à voir avec Saint Antoine de Padoue. Le Saint Antoine en question vécut de 251 à 356, il était Abbé d'un monastère en Egypte. Il se retira au désert, où il partagea son temps entre la prière et le travail, et fut assailli par les fameuses tentations auxquelles il sut résister. Il est le premier, et en tout cas le plus célèbre, de ces ermites du début du IVème siècle. Tous les moines du monde chrétien, qu'ils soient solitaires ou cénobites, reconnaissent Saint-Antoine comme leur ancêtre, leur modèle et leur patron.

Dans une des anciennes chapelles les murs ont conservé une partie de leur décoration peinte. La plus belle scène est une Crucifixion datée de 1510 : au pied de la Croix, figure la petite silhouette du donateur, remerciant le Ciel de l'avoir préservé de la peste, comme le suggère la présence du côté droit de saint Sébastien et de saint Roch. Côté gauche, une Vierge, les mains jointes de douleur, voisine avec un saint Antoine reconnaissable au petit cochon qui l'accompagne.

L'Assomption de la Vierge. En bas à gauche Saint Antoine et son cochon devant l'entrée de la Cité de Dieu.

Pour se reposer, petit coup d'œil sur un arbre inconnu, et sur une soirée très animée...

SAINT ANTOINE ET LES COCHONS
Mais pourquoi Saint Antoine l'Abbé a-t-il toujours un cochon à ses pieds ? Le cochon de Saint Antoine joue le même rôle que le chien de Saint Roch : apporter le réconfort à son propriétaire atteint d'une maladie.
Or, l'Ordre hospitalier des Antonins, fondé au 11ème siècle, avait comme action l'hébergement des vagabonds et le soin du "mal des ardents", provoqué par le pain de seigle avarié. Pour entretenir leurs commanderies et leurs hôpitaux, les Antonins faisaient l'élevage de porcs. Il faut croire que les porcs des Antonins ont bien prospéré !!! ...
Maintenant, on en trouve de partout, même là où on ne les désire pas.

Enfin, comment expliquer la richesse de ces oratoires de Confréries ?
Les Confrères étaient à l'origine des personnages assez à l'aise, cotisant à la Confrérie, et assumant les frais d'accompagnement et de sépulture des défunts de leur village.
Leurs revenus provenaient des cultures arbustives en progression (oliviers, châtaigniers, vignes, amandiers, orangers), et de l'élevage des troupeaux. Saint Antoine, permit ainsi, malgré leurs différences parfois violentes d'unir bergers et agriculteurs... Les Confréries n'ont plus le poids d'autrefois, mais vivent toujours...


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