De GUERANDE au MONT SAINT MICHEL

 

Vendredi 27 mars, tous les participants au voyage sont arrivés avant midi. Dès 14h, le groupe se dirige vers l’Office de Tourisme où nous avons rendez-vous avec notre guide. Pas de chance,  le crachin et le froid sont aussi au R.V. Guérande est une des rares villes françaises à avoir conservé ses remparts dans son intégralité et dans un état exceptionnel. Superbe collégiale dont les derniers vitraux datent du 19 ème siècle. Le nom de presqu’ile vient du fait que Guérande est bordée par l’Océan, la Loire, les étangs de Brière et la Vilaine.

Le lendemain matin, rendez-vous à Terre de Sel au cœur des marais salants. Nos guides, passionnants et passionnés  nous font découvrir le fonctionnement des marais, qui s’étendent sur 2 000  hectares.  L’eau de mer est dirigée et stockée dans des  vasières, puis lentement elle s’écoule dans les œillets (bassins), à travers le cobier, les fards et les adernes. Il suffit d’un cm d’eau dans les bassins. Le vent et le soleil font évaporer l’eau et dès que ce qui reste au fond atteint une saturation de 280 g au litre, c’est le sel qui est récolté artisanalement. Il est stocké sans aucune transformation, non lavé non raffiné et sans additif et ensuite emballé pour la vente. Guérande produit annuellement 11 000 T de gros sel et 510 T de fleur de sel. Le sel de Guérande est récompensé par l’obtention du label rouge en 1991. 300 paludiers exploitent 11 800 œillets en coopérative. Après cette visite, nous prenons la route de PENESTIN.
Vers 18 h 30, tout le monde se retrouve dans la salle du camping où nous attendent le kir breton, le groupe folklorique An Divar Dans et un crêpier. Galettes aux pétoncles, jambon œuf fromage, saumon etc ..  suivies de crêpes au caramel beurre salé ou nutella et confitures variées, le tout accompagné par le groupe folklorique qui a emporté avec lui une partie des convives dans une multitude de danses bretonnes. Galettes à volonté, danses  à volonté, la nuit fut courte en raison du changement d’horaire.

Le lendemain, les plus courageux sont à 8 h 30 à la sortie du camping pour se rendre à Carnac. Les alignements du Menec et de KERMARIO ne nous ont toujours pas révélé leur secret : science ? religion ? extra-terrestres ?  MYSTERE. Pourquoi toutes ces pierres sont-elles si strictement alignées ? A ce jour, aucune réponse n’a été trouvée. Nous nous retrouvons vers 12 h à PORT LOUIS, toujours suivis par la pluie, le froid et le vent terrible.

A 14 h 30, nous arrivons au musée de la Compagnie des Indes. Celui-ci a été créé en 1984 et regorge d’une foule de maquettes des bateaux appartenant à la Compagnie des Indes de LORIENT,  des porcelaines de Chine, cotonnades indiennes, estampes, cartes anciennes, épices, et mobiliers, datant du XVème siècle. Ce sont les Portugais qui découvrent la route maritime vers les Indes orientales. Au XVIIème siècle, les Hollandais et les Anglais mettent un terme à l’hégémonie portugaise sur le commerce asiatique et fondent, plus d’un demi- siècle avant les Français, les deux premières grandes compagnies maritimes marchandes à monopole. Le musée de la Marine entraine les visiteurs dans le sillage des sauveteurs en mer, musée unique en France, retraçant aussi la formidable solidarité des gens de mer à travers d’émouvants souvenirs. Laa visite se poursuit avec l’histoire du commerce lointain : canons, sextants, ancres jalonnent le parcours. Un film retrace les procédures de récupération des cargaisons dans les épaves de bateaux marchands, comme le Mauritius ou le Griffin, les jonques Lena et Espagnola oubliés sous les flots depuis 400 ans.

Blavet, ancien nom de Port Louis, est envahi en 1590 par les Espagnols à la demande du Duc de Mercoeur, gouverneur de Bretagne, de confession catholique et opposé à Henri IV, protestant converti à la religion catholique pour devenir roi. La première partie de la citadelle sera construite par ces Espagnols. 20 ans plus tard, les ingénieurs du roi Louis XIII édifient de nouveaux bastions qui lui confèrent un aspect proche de l’actuel et Blavet devient Port Louis, un symbole royal. Cette ville abritera des habitations des aristocrates et des officiers de la Marine Royale. Elle servira aussi de prison de 1940 à 1945, puis sera affectée à la surveillance du trafic maritime jusqu’en 2007. Du haut de ses remparts, nous pouvons admirer le panorama exceptionnel sur la rade de Lorient et l’Ile de Groix.

Lundi 30,  nous nous retrouvons à l’accueil de la fabrique des fameuses galettes de Pont Aven. Créées en 1920, elles sont toujours fabriquées de la même manière : farine, œufs, eau, sel, sucre et beaucoup,  beaucoup de beurre. Certes, la mécanisation de certains postes de travail a permis une plus grosse production, dont 15 % part en Russie et en Norvège, 55% dans les grandes surfaces de France et 40% en ventes locales, mais la plupart des étapes de fabrication restent artisanales.
Du laboratoire, partent des milliers de petites galettes en direction des fours où elles resteront 7 mn et poursuivent leur route jusqu’à l’emballage final, la mise en boite s’effectuant manuellement. Les employés changent de poste toutes les heures pour éviter la répétition des gestes. 1 T 500 de biscuits est produite chaque jour et la centrale de vente se trouve à Rennes. La aussi, sont fabriquées les fameuses Traou Mad  (littéralement « Bonnes Choses »), l’un des sommets de la gastronomie traditionnelle selon le même principe de fabrication que les galettes.  Nous remercions Isabelle, employée de l’usine, qui s’était reconvertie pour l’occasion en guide et qui a répondu avec le sourire à toutes nos questions. Un petit tour final vers la boutique à la recherche de gavottes, de mini crêpes et biscuits salés conclut notre visite. Et maintenant direction CONCARNEAU.

Une accalmie du mauvais temps nous permet enfin de prendre l’apéritif tous ensemble.

La visite de Concarneau se passe avec un rayon de soleil. Tant mieux, car la baie de Concarneau est l’une des plus belles de Bretagne. Ce port de pêche était le 3ème port national au 19ème siècle et se situe au 10ème rang de nos jours. Seuls, les pêcheurs côtiers résistent encore et peu de gros chalutiers se rendent ici. Concarneau doit son essor à ses conserveries de sardines au début 19ème ; les femmes qui travaillaient dans les champs sont venues travailler à la « ville », la demande de main d’oeuvre grandissant, les faubourgs de la ville close naissaient. La ville close est entourée de remparts, sur un îlot de 350 m de long et 100 m de large, des ruelles pavées mènent au port de pêche. Un pont relie la ville aux faubourgs. Autrefois, la liaison se faisait avec un bac, qui fonctionne toujours, pour le plus grand plaisir des touristes.

Le lendemain départ pour QUIMPER par une ligne de bus régulière. Le premier groupe doit prendre le bus à 8 h 20 et ils sont encore sur le quai à 8 h 30 Panique. Que se passe-t-il ? Le 2ème groupe arrive et monte dans le bus de l’autre côté de la rue.  Du coup tout le monde monte dans le même bus, soit 50 personnes à la fois. Le bus est bondé et certains voyageurs restent debout. Faudrait-il des jumelles à la place des lunettes ?
La visite se déroule avec un  petit filet de soleil. La cathédrale St Corentin, joyau de l’art gothique breton, le musée départemental breton, installé dans l’ancien palais des Evêques sont vraiment des monuments à ne pas manquer. C’est en 1329 que l’évêque Reynaud décide de la construction de la cathédrale en s’appuyant sur les fondations d’une ancienne église romane.
La rue Kéréon redescend jusqu’au pont Médard enjambant la rivière le Steir et alterne une grande diversité de constructions : maisons à pan de bois côtoyant des logis en grand appareil de granit, conséquence du grand incendie de juin 1762 obligeant les habitants à changer de matériaux de construction .Puis un petit tour par le site primitif de Quimper : Locmaria. Dès la conquête romaine, s’implante au bord de l’Odet, ce petit centre urbanisé, autour d’un port ouvert jusqu’au monde méditerranéen. Ce port restera l’une des constantes de la ville jusqu’au milieu du XXème siècle. Locmaria est également le berceau de la faïence quimperoise et cette activité remonte au Ier siècle. Ce savoir-faire inégalable grâce à la « peinture à la touche » entièrement réalisé à la main est aujourd’hui perpétré par la Faïencerie Henriot Qimper.

Le jeudi 2 avril nous emmène à ERGUE-ARMEL à la cidrerie « Manoir du Kinkiz ». Hervé Seznec héritier d’un long savoir-faire nous invite à découvrir le chai et la distillerie dont les produits sont élaborés dans la pure tradition cidricole. Mme Seznec nous promène tout d’abord dans le verger familial où sont produites les pommes à cidre, souvent d’anciennes espèces oubliées. Celui-ci fait face à un magnifique manoir breton. Ensuite nous passons par la cave où sont empilés des centaines de fûts, en chêne français. Certaines eaux de vie ont 40 ans et dans un tonneau à l’écart, on ignore même l’âge de son contenu. Un musée de l’alambic à colonne termine notre visite. Direction le caveau pour une dégustation sans retenue de différents cidres, eaux de vie et productions originales comme le pastis marin à base de badiane et d’algues !! !Cette cidrerie a obtenu la médaille d’or en 2005 et 2006 pour le pommeau de Bretagne, la médaille d’or 2008 pour les eaux de vie et le prix d’excellence 2007 du CGA.  Le traditionnel petit tour par la boutique terminera cette matinée et nous retrouvons vers 14 h 30 à l’enclos paroissial de Pleyben. C’est l’un des plus grands et plus complets, et il est classé « monument historique ».  Mme OUDIN nous entraîne dans l’église qui a été restaurée dans la tradition des églises bretonnes ; superbes vitraux du 19ème siècle et imposants retables d’un artiste inconnu. Les habitants les plus riches se faisaient enterrés dans l’église le plus près possible de Jésus en croix et pour des raisons d’hygiène, au cours du 16ème siècle, on enterra les fidèles à l’extérieur de l’église. C’est pourquoi l’église, le calvaire et l’ossuaire se trouvent entourés d’un mur, protégeant ainsi la totalité de l’édifice des chiens errants qui trouvaient ici pitance.

Le lendemain, nous avons rendez-vous avec un officier de la base militaire de BREST (anciennement ARSENAL de BREST) ; une ville dans la ville, avec restaurants, boulangerie etc…qui s’étend sur .350 ha : 3600 civils et 1500 militaires y travaillent. C’est la seconde base navale française après celle de Toulon. C’est le premier port militaire de l’Atlantique puisque depuis 1980, il n’y a plus de navires marchands. 30 % de la production des sous-marins et navires de guerre est effectuée ici .Nous avons aussi la chance de pourvoir visiter la frégate Touche Treville propulsée par deux moteurs de 35 000 cv fonctionnant au gaz oil et deux moteurs à turbine de gaz de 7000 cv, les mêmes que ceux qui étaient utilisés pour le Concorde. Les militaires travaillant sur ce navire ne sont pas avares d’explications, du cuisinier au commandant, ils ont tous répondu ànos questions avec le sourire. En prime, nous avons pu toucher le pompon du marin.

Samedi 4 avril, journée libre. Certains se sont retrouvés dans les restaurants de la côte ou sur la route des enclos paroissiaux.

Dimanche, nous embarquons sur le Cupidon, vedette qui fera le tour (commenté) de l’Ile de Bréhat durant 45 mn et nous déposera ensuite pour une visite personnelle de ce charmant endroit sous un soleil enfin avec nous. L’excellent déjeuner pris en commun au restaurant l’Enez-Vriad a permis à chacun de s’exprimer sur ses visites. La végétation de l’ile est curieusement assez exotique. De nombreuses petites iles privées sont disséminées autour de Bréhat. En fin d’après-midi, le retour en vedette fut expédié en 8 mn. Nous partons ensuite par petits groupes pour le camping de Moncontour.

Dans une salle du camping, nous fêtons, comme il se doit, les anniversaires de Michel et Guy (ils nous ont offert l’apéritif et ont reçu chacun un présent)

Lundi, nous retrouvons notre guide à O.T. de Moncontour, petite ville de 960 habitants en comptant les 200 résidents de la maison de retraite. La ville s’étend sur 48 ha. Nous déambulons place du Matray, lieu de supplice des condamnés les jours de marché ou de foire jusqu’aux remparts de la citadelle. Cette cité médiévale juché à 80 m de haut, fondée au XIème  défendait Lamballe, capitale du Penthièvre. Malgré son démantèlement sous Richelieu en1626, il reste encore les murs de remparts et 11 tours de l’ancienne citadelle. Avec les maisons à colombages ou en granit, les hôtels particuliers, c’est toute la période de production de berlingue (toile de lin et chanvre exportée vers l’Espagne et les Indes via les parts de St Malo et Lorient) qui revit. La porte d’en haut était l’entrée de la ville close. En haut de la venelle on y retrouve les anciennes geôles qui ne sont plus visitées pour des raisons de sécurité .L’église St Mathurin referme de gigantesques vitraux datant de 1538 et 1557, retraçant la vie de St Yves, Ste Barbe et St Mathurin. La maison de la chouannerie et de la Révolution retrace cette période singulière et sanglante. Un peu plus loin, c’est le théâtre du Costume qui attire notre attention. Créé et réalisé par Carolyne Morel (86 ans) ce musé est l’aboutissement de 40 années de confection de costumes, chapeaux, bijoux et accessoires de mode divers. Une épopée fascinante de l’époque médiévale aux temps modernes.

Mardi après-midi, nous visitons la ville de Dinan : 12 000 habitants dont 2 000 intra-muros, 4,5 km de remparts, pas toujours faciles à entretenir. La restauration de 10 m2 de remparts en 2013 a coûté la modique somme de 1 000 000 d’euros. La partie ouest de la ville est interdite à la visite, les remparts se répandent sur la route ! Intra muros est constitué de curieuses maisons à pans de bois (on ne dit surtout pas colombages en Bretagne, c’est réservé à l’Alsace) étroites avec peu d’ouvertures. C’était une ville très florissante au moyen-âge et elle a été en grande partie détruite par un gigantesque incendie, sa reconstruction, comme en beaucoup d’endroits, se fera en granit. Les échoppes se succédaient dans d’étroites venelles et il y avait même une tannerie sur les bords de la Rance. Dinan a été dirigée par un certain Duguesclin, connétable du roi de France et sa statue domine la place centrale ; son cœur est enfoui dans une partie de la basilique  mi- romane mi- gothique. Le clocher de cette basilique est immense et fait face à l’horloge, elle aussi encastrée dans un clocher, le laïc opposé à la religion.

Le lendemain après un copieux repas pris au restaurant « le contre courant » (je vous le recommande aussi bien pour l’accueil que la cuisine) nous retrouvons notre guide sur le port de Cancale. C’est le premier port ostréicole de Bretagne. Cancale fut détruite  par un séisme suivi d’un raz de marée au XVème siècle. Les survivants adossèrent de petites maisons à la colline de la Houle pour s’éloigner de  la mer. Ces maisons sont desservies par de minuscules venelles. De Cancale partaient beaucoup de bateaux marchands ainsi que des négriers. Nombre de corsaires et pirates étaient basés à Cancale. En 1911 les marins se mettent en grève pour protester contre les conditions de travail et les bas salaires. Les armateurs ont alors démantelé la flotte basée à Cancale pour la rapatrier à St Brieuc. Cet acte a signifié la fin du port de marchandise. Il reste aujourd’hui une trentaine de producteurs d’huitres et la ville vit essentiellement du tourisme.

Un apéritif offert par Béatrice et Jean-Paul clôture ce voyage fort agréable.