20 - Cathédrale Saint-Isaac |
Ou la cathédrale de la démesure
L'instabilité
du terrain ayant eu raison des deux premières églises commandées sur ce
terrain dès 1818 par le tsar, et la troisième, élevée par un Italien,
n'étant pas assez "imposante", l'empereur Alexandre II lança un
concours. Un jeune architecte français Auguste Ricard de
Montferrand le remporta et devint "Architecte de la Cour",
malgré son manque d'expérience. Le tsar féru de techniques modernes
créa une véritable école d’architecture expérimentale en lui adjoignant
un comité d'éminents architectes et techniciens pour appliquer de
nouvelles idées, particulièrement innovantes.
La cathédrale fut consacrée le jour anniversaire de Pierre- le-Grand (1),
jour de la fête de saint Isaac-de-Dalmatie. Elle est en forme de croix
grecque, avec dômes, coupoles, frontons et colonnades à l'extérieur. (2-3-4)
On y trouve des portes en bronze(5-6), inspirées de celles du baptistère de Florence, extérieures et intérieures.
À l'intérieur, au centre, la coupole principale par où ruisselle la lumière.(7-8-9)
Partout des mosaïques remplaçant les peintures murales détruites par l'humidité du site; ( 10-11-12-13 )
À chaque bras une iconostase magnifique en dont le marbre blanc est
rehaussé de malachite, de lazurite et de bronze doré. On oublie qu'on
est dans une chapelle funéraire. C'est une immense bâtisse colorée,
clinquante, rien moins que triste, bien qu'à la mémoire d'un homme
assassiné... ( 14-15-16 )
Centre de la vie religieuse de Saint-Pétersbourg jusqu'au début des
années 1920, Saint Isaac fut pillée par les bolcheviks, ses objets de
culte confisqués et ses cloches fondues. Fermée sur ordre des autorités
communistes en juin 1928, et en 1931 transformée en "Musée de
l'athéisme" (sic !!! elle aussi...) puis en musée d'histoire, rendue au
public après 40 ans de travaux de restauration, elle reste un musée.
C'est aussi bien, car, ici, rien n'invite au recueillement. Et trop,
c'est trop...