ESCAPADE EN SUISSE ROMANDE

Section DSV - SORTIE juin 2013 - COMPTE RENDU



Au camping de Vidy à LAUSANNE ce sont 21 équipages qui se retrouvent autour des 2 équipages organisateurs : Canisia et Michel Berset et Micheline et Jean-Claude Péguiron.

Au camping, à l'heure du verre de l'amitié et le vent se levant, nous avons l'étonnant spectacle d'une chute de neige, dense et inattendue ... Vérification faite, ce sont les multiples peupliers plantés serrés, dont les chatons en fleur laissent partir leurs akènes dans le vent.

Une visite guidée de LAUSANNE bien sûr, nous fait passer de la Cathédrale gothique si richement décorée, aux ruelles étroites moyenâgeuses riches de leur passé, et où se dressent aux carrefours animés, de célèbres fontaines.

Une traditionnelle promenade en bateau ravive nos souvenirs, pendant que défilent le château de Chillon et des pans entiers de collines plantées de vigne (le "fendant", vous connaissez ?).

Une autre visite s'impose : celle du chenil des chiens du Saint Bernard ; Devant ces museaux bonasses tous les cœurs ont fondu bien sûr, certains regrettant de n'être point en hiver pour les rencontrer avec, autour du cou, un petit tonneau... à vider.

Puis c'est la montée au barrage sur la GRANDE DIXENCE, le plus haut "barrage-poids" du monde, plus lourd que la grande pyramide de Khéops, et le plus massif d'Europe. Sa production est équivalente à celle d'une centrale nucléaire et demi... Il forme le Lac des Dix qui mesure 5 km de long, et en ce frais matin, la face avant du mur du barrage brille de gel (nous sommes à 2365m d'altitude). Après la visite intérieure d'une petite partie du barrage et de ses installations, (car il y a 32 km de galeries et de puits) nous nous retrouvons avec plaisir sur le couronnement du barrage, pour apercevoir, entre deux nuées, les sommets d'où provient cette eau.

Tout près, dominant le barrage, les ouvriers ont bâti une chapelle à la mémoire des leurs décédés pendant la construction.

Après la rudesse du mur du barrage et ses 284 mètres de haut, les turbines et les couloirs, les galeries, les canalisations, la promenade valaisanne se poursuit à EVOLENE, fameux village du val d'Hérens, (alt.1350m) sur le territoire de la Dent Blanche (4357m). Sa situation géographique l'a mis à l'abri des avalanches (dont celle de 1999) et aussi des éventuelles inondations de son torrent "la Borgne" : ceci explique que les vieux chalets ont été conservés depuis des siècles, et que le village ait gardé un tel cachet. Si l'on ajoute à cela que, tourisme aidant, bien des habitant portent encore les anciens costumes, l'arrêt-repas dans ce village est tout à fait agréable.
Nous avons continué par le Val d'ANNIVIERS. Le village est, en cette saison, encore tout fleuri et nous retrouvons les mêmes principes de construction qu'à Evolène, chalets de bois, murs noircis par les ans, volets joyeusement peints, balcons fleuris... Normalement, les "cinq 4000" qui nous entourent sont visibles d'ici, mais, nuages aidant, nous ne verrons pas ces sommets.
Nous nous consolons en allant à GRIMENTZ, faire connaissance avec ce village, La déambulation dans les rues entre chalets, mazots ou raccards anciens est un vrai bonheur.

mais aussi avec les traditions de la Bourgeoisie de Grimentz et de son "vin des glaciers".
La réception des "hôtes de marque" que nous sommes se passe dans la maison de la Commune Bourgeoisiale du village, terminée en 1550, et dont toutes les parties en bois sont d'origine. Dans ce pays de vignerons, elle fut construite pour sa cave, qui contient encore quatre tonneaux, au total 4200 litres de vins datant du 19ème siècle. Le plus récent du 20ème s. remonte à 1969, et c'est celui que l'on complète avec le vin de l'année, que l'on offre aux hôtes de passage. Dans la salle tapissée de "chanes" d'étain, et d'écussons des familles


bourgeoises, autrefois on servait à manger aux mendiants. C'est aussi ici que se réglaient les problèmes de la gestion de la Commune.

La Suisse de la mécanique de précision n'est pas absente de notre circuit. Nous y plongeons en Jura suisse.
Le musée des automates à L'AUBERSON nous a surpris, par la finesse des réalisations regroupées et par l'ingéniosité des artistes, allant d'un "orchestrion" à une toute petite boite à musique ou à un automate publicitaire.
Le musée de l'horlogerie du LOCLE au château des Monts a complété nos connaissances : de salle en salle, horloges, pendules et mécanismes jalonnent le temps passé mais aussi, bien plus techniques, nous
mènent à la chronologie de la mesure du temps. On s'émerveille là encore de l'inventivité humaine "reliant le temps au rêve et l'histoire au savoir-faire" et de l'évolution technique de la montre, du remontage à l'électronique.

À défaut de pouvoir photographier ces merveilles techniques, nous pouvons admirer l'inventivité et le savoir faire des artisans créateurs des enseignes.

Traversons le Rhône et allons dans le district de la GRUYERES qui fait partie du canton de Fribourg. Ici, deux spécialités : le chocolat et le fromage.
Dégustation de chocolat un après midi, (après visite allégée de l'usine), puis dégustation le lendemain du fromage à la fromagerie après visite guidée... et le soir lors d'un "repas-fondue".

Mais GRUYERES ne se limite pas aux plaisirs de la bouche. Il y a aussi l'intérêt historique et culturel.
Le château, un beau fort carré du 15ème s. domine la vallée de plus de cent mètres. Splendidement restauré, il offre à la visite tout ce qu'un château du 15ème s. utilisé en permanence jusqu'à nos jours peut montrer : la chapelle où le retable de Charles Quint est posé sur l'autel ; d'un autre Charles, le Téméraire, d'extraordinaires chapes de la Toison d'or, prises lors de la victoire des Suisses, à la bataille de Morat en 1476. Ainsi que (la copie?) d'une épée... Enfin, une magnifique cuisine aux très amples proportions, et aux multiples foyers. Et puis de nombreux salons, d'où ressort la richesse des maîtres des lieux.

Un peu plus au nord, FRIBOURG : dont le centre historique est très intéressant : plus de 200 maisons ont conservé leurs façades historiques du 15ème s. dominées par la cathédrale gothique, richement décorée. Plus festif fut le tour de la ville en "petit train", qui nous a emmenés à l'essentiel. Le soir tombe, il fait frais...

MORAT : c'était justement le lendemain d'une fameuse fête... La Rue Principale bordée d'arcades de belle allure est encore décorée de fleurs. Ce n'est pas une grande ville, non plus un village aux maisons de bois, mais une bourgade prospère, bourgeoise, aux maisons cossues.

LE DERNIER SOIR, au camping de "La haute Gruyère" à Enney, surprise : un groupe de sept sonneurs de cors des Alpes nous gratifie d'un concert. Les mélodies sont simples, mais les vibrations de ces cors en bois d'épicéa, de 3 à 5 mètres de long voire plus, prennent toujours autant l'auditeur. Ces cors étaient autrefois utilisés pour prévenir un village d'un danger, ou converser entre bergers. Il est intéressant de voir comment chacun le fabrique et le décore à son goût, ainsi que ses accessoires.

EN CONCLUSION, ce fut une sortie d'une convivialité remarquable, bien organisée (transports en bus, repas, visites) et qui bénéficia du beau temps... Quoi de mieux pour des A3CFistes qu'une pareille conjoncture ?

Un immense merci aux organisateurs. Mais aussi : "Il faudra recommencer"!
Micheline RAMBAUD